la laïcité en France

En France, la République est laïque , c'est à dire neutre à l'égard des religions. Elle ne privilégie donc aucune religion mais elle garantit à chaque citoyen la liberté de faire ses propres choix religieux et philosophiques. Elle assure liberté de conscience (croire ou ne pas croire) et de culte (pratiquer librement sa religion).

Le principe de laïcité est constitutionnel et donc supérieur à la loi, il est inscrit dans l'article premier de la constitution de 1958 aux côtés des trois autres :  " La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale." 

Consulter l'article premier de la constitution de 1958.

Ce principe permet l'application des trois valeurs de la République précisées dans sa devise :

- la liberté car chaque citoyen peut choisir et pratiquer ou non une religion et l'Etat veille à garantir ce droit.

- l'égalité car aucune religion ou croyance ne peut prétendre à une prééminence sur les autres en raison de son ancienneté ou du nombre de ses fidèles, les minorités religieuses sont assurées d'avoir les mêmes droits.

- la fraternité car les citoyens, croyants ou non, vivent ensemble dans la diversité et l'acceptation de leurs différences peut être enrichissante.

La Laïcité en 3 minutes

En France, les bâtiments publics appartenant à la République (mairies, établissements scolaires, hôpitaux, postes, commissariat de police, casernes, tribunaux, prisons...) ne peuvent afficher de préférence religieuse. Les agents de l'Etat républicain ou fonctionnaires (professeurs, médecins, infirmiers, policiers, magistrats...) ne peuvent travailler et porter des signes religieux.

En revanche, les citoyens usagers des services publics peuvent en toute liberté afficher leurs préférences ou pratiques religieuses. En effet, en vertu de la loi de 1905, "la République assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes".

Les élèves inscrits dans les établissements scolaires publics constituent un cas d'usagers particuliers. Mineurs, ils sont protégés de tout prosélytisme ou de toute autre forme de pression pouvant les empêcher de faire librement leur choix philosophiques et d'accéder à un savoir qui se distingue des croyances ; c'est pourquoi les signes religieux ostensibles sont interdits dans les établissements publics (loi de 2004) mais restent autorisés pour les étudiants dans les universités.

En outre, selon cette même loi dite de "séparation des Eglises et de l'Etat ", la République s'interdit de financer les cultes et le fonctionnement des Eglises. "Elle ne reconnaît, ne subventionne et ne salarie aucun culte" donc aux yeux de la République :

- Il n'y a pas de liste de religions reconnues comme plus légitimes que les autres. L'existence ou la disparition de telle ou telle religion ne concerne pas la République.

- L'Etat républicain s'interdit d'aider financièrement les religions.

- Les cadres ou dignitaires religieux ne reçoivent pas de salaires de l'Etat.

Consulter la loi de 1905

Caricature du début du XXème siècle célèbrant la fin du Concordat c'est à dire la reconnaissance par l'Etat d'Eglises qu'il salarie et subventionne. C'est la fameuse séparation des Eglises et de l'Etat imposée par la loi de 1905.

Emile Combes, le président du Conseil  de l'époque inspiré par les idées des Lumières que lui adresse Voltaire, s'apprête à trancher le noeud gordien reliant la IIIème République (représentée  par Marianne) et le Saint Siège (représenté par le pape, ridiculisé sous les traits d'un monarque obscurantiste d'un autre temps, aveuglé par sa tiare qui le gêne).

Anticléricale, la caricature ne manque pas de dénoncer les excès du régime concordataire en montrant à droite un moine saoûl cuvant son vin de messe. A l'époque beaucoup de républicains reprochent à la République de continuer à financer une Eglise catholique qu'ils jugent inutile, oisive et coûteuse.

Depuis la Déclaration des droits de l'homme de 1789, la Révolution française cherche à garantir la liberté de conscience mais ses relations troublées et difficiles avec l'Eglise catholique, la guerre civile entre révolutionnaires et catholiques ainsi que la période de la Terreur contrarie ses efforts.

Il faut attendre le Concordat de 1801 pour garantir cette liberté : les religions catholique, protestante et juive sont reconnues et financées par l'Etat et le catholicisme devient la "religion majoritaire des Français".  Mais les libre penseurs hostiles à l'influence des églises dans la société combattent le régime concordataire : les impôts de tous les citoyens, croyants ou non, financent alors le fonctionnement des églises reconnues. Sous la IIIème République, la loi de 1905 est votée mettant fin au Concordat et séparant les églises et l'Etat. Plus tard les IVème et Vème républiques se disent ouvertement laïques dans leur constitution.

La laïcité (extrait de Karambolage, Arte) en 5mn.