4H6. Conquêtes, empires et sociétés coloniales

a. Origines et causes de la colonisation

Au cours du XIXème siècles, les puissances européennes se lancent dans d'ambitieuses entreprises coloniales afin de multiplier leurs débouchés commerciaux permettant l'exportation de leurs produits industriels comme l'approvisionnement en matières premières ou de produits agricoles. Les possessions coloniales permettent également de disposer de bases militaires stratégiques pour contrôler les  routes maritimes.

L'expansion coloniale est également contemporaine d'une forte croissance démographique en Europe et de nombreuses migrations vers des colonies de peuplement (ex : cas de l'Algérie française, de l'Afrique du Sud, du Canada, de l'Australie ou de Nouvelle Zélande dans l'empire britannique...).

Certaines puissance colonisatrices sont également convaincues de remplir une mission civilisatrice à l'égard des peuples indigènes considérés comme inférieurs. Enfin la course vers la possesssion de plus de colonies est également une question de prestige dans une Europe de plus en plus en proie aux nationalismes.

Dans la presse du début du XXème siècle, l'intervention de la République française au Maroc est présentée comme un progrès apportant la civilisation à des populations indigènes enthousiastes. 

Cette une illustrée destinée d'abord aux habitants de la métropole masque volontairement la brutalité de la colonisation.

b. Empires et rivalités coloniales

A partir de 1870, les conquêtes s'intensifient donnant une véritable "course aux colonies" attisant les tensions. Les règles de colonisation sont fixées à Berlin (1884-1885) : occuper le territoire pour l'acquérir ainsi, lors de ce congrès, le continent africain est alors l'objet d'un véritable partage entre les puissances européennes.

Les conquêtes se font le plus souvent par la guerre et la violence. Les révoltes et soulèvement des peuples indigènes sont écrasés dans le sang par les armées européennes qui disposent alors de la supériotité militaire (ex : la révolte de l'émir Abdel Kader en Algérie).

Des tensions et rivalités très vives éclatents entre Européens : ainsi la crise de Fachoda en 1898 entre la France et le Royaume-Uni ou bien la compétition pour le contrôle du Maroc entre l'empire allemand et la France en 1911 à la veille de la première Guerre Mondiale.

Alors que se constituent les empires coloniaux, en Europe se multiplient les affiches flattant l'orgueil national des pays colonisateurs en insistant sur la solidité et la cohésion de leurs empires (en haut) ou bien en saluant leur rôle pacificateur (à gauche).

a. Organisation des territoires conquis

On peut distinguer différents types de colonies : 

- les colonies de peuplement où se rendent de nombreux colons quittant la métropole pour s'y installer durablement (ex: l'Algérie pour la France ou l'Afrique du Sud pour le Royaume-Uni).

- les colonies d'exploitation qui fournissent matières premières et produits agricoles. Elles comptent peu de colons.

- les protectorats laissent en place le souverain local mais son pouvoir est sous contrôle de la métropole (ex : le Maroc reste un royaume théoriquement indépendant mais en réalité sous contrôle français).

L'économie des colonies est avant tout organisée par et pour la métropole : ports, routes et voies ferrées sont construits pour extraire produits miniers et cultures d'exportations (coton, café, cacao, thé...). Ainsi le découpage du Golfe de Guinée est dicté en fonction des pays européens sans égard pour les réalités locales (les fameux "Etats tranches").

b. Les sociétés coloniales

Les colons s'approprient et exploitent les meilleures terres agricoles. Ils investissent dans le creusement de mines dont ils se partagent les bénéfices. Dans les villes qu'ils transforment et aménagent, les Européens vivent regroupés dans des quartiers séparés des populations locales.

Les Indigènes sont employés dans les plantations ou l'administration mais n'effectuent que des emplois subalternes. Ils doivent les impôts et des corvées (travaux forcés) au colonisateur. Leur statut précisé dans le Code de l'indigénat est inférieur : ils n'ont ainsi aucuns droits politiques.