Leçon

A Voter sous les monarchies constitutionnelles (1814-1848)

 1. La Restauration (1814-1830) : le suffrage censitaire

 En 1814, la monarchie est restaurée en France avec Louis XVIII, frère de Louis XVI. Le nouveau régime se dote d’une Charte constitutionnelle qui définit et limite les pouvoirs du roi. Il existe deux assemblées : l’une nommée par le souverain, la Chambre des pairs, l’autre élue par les Français, la Chambre des députés. Mais le suffrage est censitaire : il faut payer 300 francs d’impôt par an pour voter.  En juillet 1830, le roi Charles X cherche à limiter encore plus le droit de vote, ce qui provoque la révolution de juillet en 1830.

 

2. La monarchie de Juillet (1830-1848) : un élargissement du suffrage

Louis-Philippe devient roi des Français. Le suffrage pour les élections législatives reste censitaire, mais le cens tombe à 200 francs. En 1831, une loi permet aussi aux 10 % des habitants les plus riches d’une commune d’élire leur conseil municipal. Les adversaires de Louis-Philippe, notamment les républicains, ­ défendent le suffrage universel. En 1847, ils organisent des rassemblements pour une réforme du droit de vote. L’interdiction du dernier rassemblement à Paris déclenche la révolution de février 1848. Le roi Louis-Philippe s’enfuit et la République est proclamée.

 

B La IIe République (1848-1852) : le suffrage universel masculin

1. Libertés et suffrage universel  

De nombreuses réformes sont engagées par la IIe République : abolition de l’esclavage, liberté de la presse… Le 2 mars 1848, le suffrage universel est proclamé. Les hommes âgés de plus de 21 ans peuvent voter. Cependant, malgré les revendications de plusieurs militantes, les femmes restent exclues du droit de vote

2. De nombreuses élections

 Les premières élections législatives se déroulent en avril 1848. La première élection présidentielle a lieu le 10 décembre 1848. Louis Napoléon Bonaparte, bénéficiant de la renommée de son nom et d’une campagne efficace, est très largement élu. Lors du vote, l’électeur dispose d’une carte, mais il n’y a encore ni isoloir ni enveloppe.

 

C Le Second Empire (1852-1870) : le suffrage universel au service de l’empereur

 1. Un coup d’État approuvé par le suffrage universel

 Le 2 décembre 1851, Louis Napoléon Bonaparte, qui veut rester au pouvoir au-delà de son mandat, fait un coup d’État en s’emparant de tous les pouvoirs. Le 21 décembre 1851, il utilise le suffrage universel pour faire approuver le coup d’État en organisant un plébiscite. En 1852, les Français approuvent par plébiscite le passage à l’Empire ; Louis Napoléon Bonaparte devient empereur sous le nom de Napoléon III.

2. Le suffrage universel sous l’Empire

 Sous l’Empire, les élections législatives ne se déroulent pas de manière impartiale. Napoléon III sélectionne et favorise des candidatures officielles et dissuade les autres candidats. Les libertés sont limitées.

3. Une opposition difficile

 À partir de 1867, les adversaires républicains progressent. Mais, en 1870, Napoléon III organise un nouveau plébiscite pour obtenir le soutien des Français à son régime. Ses opposants appellent à voter « non », mais le « oui » l’emporte très largement.

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