Leçon 4H4. Napoléon, le mythe du sauveur

A. Bonaparte, Premier Consul

Général de la Révolution, Bonaparte s'est couvert de gloire lors de la campagne d'Italie. Très populaire, il revient de l'expédition d'Egypte pour s'emparer du pouvoir par la force : son coup d'Etat du 18 Brumaire de l'an VIII (9 novembre 1799) renverse le Directoire, alors impopulaire et critiqué, et prétend sauver la République ainsi que les acquis de la Révolution.

La nouvelle constitution de l'an VIII crée ainsi le Consulat qui accorde presque tous les pouvoirs à Bonaparte, Premier Consul. Le nouveau régime repose sur le suffrage universel accordé aux Français qui sont consultés par plébiscite et acceptent le renforcement autoritaire du régime. Bonaparte devient ainsi Consul à vie et  nomme les préfets dans chaque département pour renforcer son autorité.

Les Français acceptent cette issue de la Révolution car Bonaparte rétablit la paix civile : il amnistie les royalistes ; grâce au Concordat signé avec le Pape, il réconcilie l'Etat et les catholiques. Les acquis de la Révolution sont maintenus comme l'égalité des droits ou la vente des biens du clergé. Des institutions nouvelles sont créées (le Franc, la légion d'honneur, le lycée, le Code civil...)

 

Le nouveau régime rassure en ramenant calme et stabilité. Bonaparte prétend sauver et terminer la Révolution.

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Le schéma de la nouvelle constitution montre bien l'éclatement du pouvoir législatif entre quatre chambres qui se contrecarrent. La séparation des pouvoirs n'est qu'un leurre et l'essentiel du pouvoir reste entre les mains du Premier Consul qui peut consulter la Nation par plébiscite quand bon lui semble de même qu'il choisit indirectement les élus sur les listes dressées après les elections.

Le Régime du Consulat continue de se dire République mais ressemble alors à une dictature qui ne dit pas son nom.

Napoléon Bonaparte, "la Révolution bottée" ?

B. Le premier Empire

Sentant son pouvoir bien établi, Napoléon Bonaparte se fait sacrer empereur par le pape le 2 décembre 1804 sous le nom de Napoléon 1er. Le régime prend des allures monarchiques : une noblesse impériale est créée, les libertés de presse et de réunion disparaissent..

A partir de 1803, la guerre reprend en Europe et Napoléon profite de ses nombreuses victoires pour dominer et transformer l'Europe. Cependant en 1812, il perd la plus grande partie de son armée lors de la campagne de Russie. Battu à Leipzig en 1813 en Allemagne, la "bataille des Nations", puis en France, il abdique en 1814. Après un bref retour (les Cent-Jours), il est définitivement vaincu à Waterloo en 1815.

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La carte ci-dessous montre bien l'influence et la domination française en Europe. Celle-ci peut-être directe en annexant de nouveaux territoires et en les transformant en départements dirigés par des préfets nommés par Napoléon, ou bien, indirectement en confiant ces territoires à un membre de sa famille.

La mise en place du blocus continental contraint Napoléon à "une fuite en avant" qui le pousse à davantage contrôler le continent, rendant ainsi la domination française pesante voire insupportable pour nombre d'Européens.

C. Le congrès de Vienne ou le retour à l'ordre ancien ?

Après la défaite de Napoléon, les puissances européennes se réunissent en congrès à Vienne pour réorganiser l'Europe et faire oublier la tourmente révolutionnaire.

- La France est volontairement isolée et affaiblie : elle perd ses conquêtes et est ramenée à ses frontières de 1792, des "Etats-tampons" sont créés à se frontières pour contenir toute nouvelle expansion (royaumes des Pays-bas et de Piémont-Sardaigne).

- Les rois des anciennes dynasties renversées retrouvent leur trône et leur pouvoir absolu (ainsi les Bourbons rentrent en Freance).

- Les vainqueurs (Royaume-uni, Prusse, Autriche,Russie) agrandissent leurs teritoires tout en veillant à maintenir un équilibre entre elles.

Enfin, une Sainte Alliance entre les souverains absolus est constituée afin de lutter contre tout nouveau retour des idées révolutionnaires en Europe.

Les frontières sont remaniées cependant sans tenir des nationalités et du désir de liberté des peuples. Le "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" et la réclamation de constitutions garantissant plus de libertés nourrissent les mouvements nationaux et libéraux éveillés par la période révolutrionnaire et impériale. Très vite l'ordre de Vienne est contesté en Europe.

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